mardi 18 octobre 2011

17-18 octobre

Complètement désorienté, je perds le nord et le temps qu'il faut. La chouette effraie pourtant toujours dans le même arbre : c'est moi qui ai changé de côté. La hulotte aussi d'ailleurs. Bien plus à gauche il semble.


J'ai envie de dire Reviens.
L'EAU, LE LAC. L'eau qui se rassemble à un moment en lac, sait-elle seulement où elle coule ? Est-elle moins eau, une fois qu'elle a quitté le barrage ? Sans couleur et sans forme, elle n'en n'a pas moins d'odeur sincère, surtout vers le lac : ce vert parfum humide, vague et douceâtre.

J'ai envie de dire Prenons le temps, veux-tu ?

Respirer, il faudrait respirer plus amplement, plus calmement faire entrer et sortir l'air des poumons. Il faudrait danser pour clamer que nous sommes vivants et indomptables, vibrants et capables, et dire qu'on a mal.
Parfois, simplement respirer, comme une bête dans son terrier.
MAIS continuer à respirer ensemble.


J'ai envie de dire Je suis perdu.

Des baguettes, je compte des baguettes, croyant y voir du sens. Je ne sais pas ce que je fais, moi non plus. Que faire ? Rien, à part continuer à respirer.
Et s'apercevoir que je ne me suis pas trompé, quoi qu'on en dise ou pense. C'est une réelle surprise. C'est fou. Ce n'est qu'en comptant que je me trompe (quelle prétention !).
MAIS REGARDER L'EAU EST INSONDABLE : IL PARAÎT QU'IL FAUT S'Y MOUILLER.
Et l'erreur est humaine, il paraît.

Des fois, je préfèrerais garder des personnes comme amies sans faire quoi que ce soit avec elles. Comme si cet état d'immobilité ensemble était tenable.


J'ai envie d'écrire.
écrire encore à la ligne.
Tracer des lignes, peut-être.
Écrire à partir d'un point, immobile ou nomade, autour duquel le monde bouge.