(cliquez sur le lien des titres, et appréciez...)
lundi 19 octobre 2015
De la musique...
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Lieux ou espace,
musique,
personnages,
rencontre
lundi 17 août 2015
-sans- (titre) mais - en pensant à SD
...et l'été fut très beau, oui
(t'avoir rencontré)
mais comment prépare-t-il l'automne ?
(comment te revoir ?)
La réponse est incertaine.
Pour moi jamais je n'ai vraiment su.
samedi 21 mars 2015
-sans- (titre)
le printemps fera son office
(on l'espère)
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Narcisse à la fenêtre,
vacance
mercredi 18 mars 2015
Editions La Pierre qui Roule - Ligne éditoriale et Catalogue
La Pierre qui Roule est une cabane d’édition nomade, qui n’a d’autre statut d’existence que ses publications et les personnes qui y collaborent depuis 2008.
Pourquoi "cabane" ? Parce qu'avec quatre titres depuis 2008, on ne pourrait s'enorgueillir du titre de "maison d'édition".
Pourquoi "nomade" ? Parce que, depuis 2008, ce ne sont pas moins de six ou sept adresses éphémères, à partir desquelles ont été confectionnés les carnets et les livres... On pourrait presque dire que La Pierre qui Roule est une roulotte.
Créées d'abord pour des besoins d’autoproduction, les éditions La Pierre qui Roule ne cessent donc, comme leur nom l’indique, de déménager et de s’enrichir de rencontres. En un mot, ce sont ces rencontres qui font les livres, élaborés dans le Morvan, à Grenoble ou sur les monts du Pilat : j’édite des rencontres, pour le seul plaisir que cela nous procure, et dans des collectifs plus ou moins éphémères dont les adresses successives disparaissent au fur et à mesure, histoire de brouiller les pistes (squat d’artistes, maison communautaire vouée à la destruction, collectif rural d’habitat groupé...). Il paraît cependant que la cabane se sédentarise et se transforme en maison : la nouvelle adresse 2015, qui semble pouvoir être pérenne est
Éditions La Pierre qui Roule - Alexis Garandeau
Maison de Dinomir
14 impasse Saint-Ennemond
42220 Saint-Julien-Molin-Molette
L'adresse mail est toujours : lapierre.quiroule (at) yahoo.fr
Depuis 2012, La Pierre qui Roule est en silence... Mais elle espère bientôt se remettre à la confection d'un Carnet Poétique & éventuellement Illustré :
Cette modeste collection de Carnets prend la forme de
livrets format carte postale (100 X 148 mm), de 12 à 20 pages
intérieures.
Chaque titre bénéficie d’un tirage de 120 à 300 exemplaires. La couverture est
imprimée sur Rives
Tradition 250 g, et comporte le titre de l’ouvrage, une illustration ou un
visuel choisi par l’éditeur, et le logo de l’éditeur. Le nom de l’auteur
apparaît sur
la page de titre intérieure.
Le texte est composé exclusivement en Rotis Sans, d’un corps de 10 points, et en ses variantes (ses différentes casses et
tailles, italique, gras, etc.).
La quatrième de
couverture indique le
nom de l’auteur, comporte
éventuellement un mot
signé de lui
ou un texte
de l’éditeur expliquant sa démarche ou " donnant un peu le
ton ". Il est aussi indiqué le nom de l’auteur du visuel de couverture,
ainsi que les mentions légales et obligatoires (prix et n° ISBN).
Cette collection s’intéresse à des univers poétiques et
subjectifs, sans restriction de forme : des choses à dire, un regard
personnel, une vision intérieure du monde, des images bien à soi…
Catalogue
Vers
mal arrimés
d'Ernest Boursier-MougenotÉditions La Pierre qui Roule, parution en avril 2011 (300 exemplaires).
Recueil,
Grand format. Format 13.5 X 22
cm. Couverture en couleur sur Rives Tradition, illustrée
de deux polaroïds de Ludo B. 64 pages intérieures en N&B
11
eurosISBN 978-2-9533211-2-8
Instantanés
Des
photographies que je ne ferai jamais
d'Alexis
Garandeau
Parution en octobre 2008 (120 exemplaires). Second tirage en 2012 (180
ex.). Carnet
poétique. Format 10 X 14,8
cm. Couverture en couleur sur Rives Tradition, 12 pages
intérieures en N&B
4
euros
ISBN 978-2-9533211-0-4
ISBN 978-2-9533211-0-4
Aux Confins de Pays
d’Aurélye Perrette Illustré par Frédérique Helle
Parution le 29 juin 2009 (180 exemplaires – épuisé). Carnet
poétique illustré. Format 10 X 14,8
cm. Couverture en couleur sur Rives Tradition, 12 pages
intérieures en N&B
4,5
eurosISBN 978-2-9533211-1-1
Forêt des signes
de
Marion Massip
Parution en mars 2012 (300 exemplaires). Carnet
poétique. Format 10 X 14,8
cm. Couverture en couleur sur Rives Tradition, 16 pages
intérieures en N&B
ISBN 978-2-9533211-3-5
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Résidence
samedi 14 mars 2015
India Song, ou comment changent les visages
India Song est un chef-d’œuvre de Marguerite Duras. Autant qu’un film : un roman – ou une pièce. India Song est un film qu’on peut regarder comme on lit un roman : on ne lit pas un roman en une seule fois. Rarement. Parfois, on s’y ennuie. On fait autre chose et on revient à la lecture d’un roman. On suit les personnages. Ils vivent devant vous.
J’ai
séduit mon dernier amant, je crois, entre autre parce que je lui ai parlé des
rapports que je fais entre la vie et la fiction, entre la littérature et la
réalité. Jean-François Billeter fait la différence entre la réalité et le
monde, entre la réalité et les mondes qu’on peut en faire, qu’on peut inventer
et créer. La littérature et le cinéma font partie de ces mondes personnels, qui
donnent forme à la réalité indistincte. India
Song est dans ce rapport-là que je fais moi aussi, entre la réalité et le monde : c’est un monde, un
film, un texte, et la fiction des personnages (Anne-Marie Stretter, Michael
Richardson, le Vice-Consul de France à Lahore), mais c’est aussi la réalité et
la vie des comédiens, celle de Delphine Seyrig en 1975. La beauté maigre et
électrique de Claude Mann et celle, une beauté un peu silencieuse, de Delphine
Seyrig, figurant Anne-Marie Stretter : cette réalité indistincte,
contingente, révolue. India Song propose un monde très beau, autour de l’Ambassade
de France à Calcutta où l’ennui et le désir travaillent chacun, où la grâce d’Anne-Marie
Stretter côtoie l’horreur de la misère et de la lèpre.
Delphine Seyrig (1975) par francomac
Delphine Seyrig (1975) par francomac
Delphine Seyrig |
L’avantage
d’un monde fictif, c’est qu’il est clos. Dans la réalité je suis perdu :
que peut-on inventer, dans la vie, avec les personnages de la réalité qui
vivent devant nous ? Ah, ce sont autant de romans qu’il faut suivre !
Autant de personnages qu’on peut jouer devant les autres, autant de vies
possibles face à eux, pour eux ! Quelles sont les règles dans ce grand jeu ?
Il semble que tout soit possible, et en même temps, c’est impossible.
Le vent est le bruit essentiel du monde. C’est peut-être une simplification.
Qui
a raison en vérité ? Marguerite Duras fait une proposition parlée,
dialoguée et imagée sans que rien soit synchrone dans un film qu’on pourrait
résumer dans cette phrase qu’elle dit :
« Et pourtant, tout le monde attend quelque chose comme ça, les Indes. »
A ces mots qu’elle dit, je fais tomber une boîte de perles. Et voilà qui en est fait : me voici à jouer à les ramasser seul devant tout le monde. Voilà tout ce que je trouve à inventer, à créer : me retrouver seul à ramasser des perles ou des petits cailloux.
« Et pourtant, tout le monde attend quelque chose comme ça, les Indes. »
A ces mots qu’elle dit, je fais tomber une boîte de perles. Et voilà qui en est fait : me voici à jouer à les ramasser seul devant tout le monde. Voilà tout ce que je trouve à inventer, à créer : me retrouver seul à ramasser des perles ou des petits cailloux.
Heureusement
on peut, avec India Song, écouter le
roman dialogué, le texte, puis y revenir pour y voir les images magnifiques :
le long hall où marchent Anne-Marie Stretter, l’attaché autrichien (pourquoi n’en
faudrait-il qu’un seul ?), Michael Richardson et Georges Crawn, puis le Vice-Consul
de France à Lahore. Ou l’image où Madame Stretter est allongée, entourée du
jeune attaché d’ambassade, de Michael Richardson et Georges Crawn, en présence
du jeune invité – le tableau sur lequel
la lumière change, comme celle du jour, puis du théâtre.
Le visage silencieux de Delphine Seyrig est somptueusement photogénique ; Mickaël Lonsdale, le Vice-Consul de Lahore, erre et disparaît, sombre ; les jeunes gens se promènent (Claude Mann, maigre, somptueux et obscur ; le lumineux Mathieu Carrière ; Didier Flamand – ils ont ce quelque chose d’électrique des comédiens de ces années-là ; le plus vieux Vernon Dobtcheff – Georges Crawn - a grande distinction) dans le désir, l’ennui et la nervosité – c’est une histoire de passion, donc de mort, représentée par le désir, l’ennui, la misère et le danger.
India Song |
Le visage silencieux de Delphine Seyrig est somptueusement photogénique ; Mickaël Lonsdale, le Vice-Consul de Lahore, erre et disparaît, sombre ; les jeunes gens se promènent (Claude Mann, maigre, somptueux et obscur ; le lumineux Mathieu Carrière ; Didier Flamand – ils ont ce quelque chose d’électrique des comédiens de ces années-là ; le plus vieux Vernon Dobtcheff – Georges Crawn - a grande distinction) dans le désir, l’ennui et la nervosité – c’est une histoire de passion, donc de mort, représentée par le désir, l’ennui, la misère et le danger.
Marguerite Duras dans les années 70 : le visage de l'auteur
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M.D. a 61 ans quand elle réalise India Song. Quand on la voit dans les entretiens de ces années- là (1975), on ne le dirait pas. Finalement on ne connait Marguerite Duras que très jeune (avant l’écriture) sur des photos où elle semble avoir toujours 15 ans, puis à travers son visage d’après, le visage de l’écrivain (à 61 ans elle a le même âge qu’à 36, juste après la guerre, quand elle publie Un Barrage contre le Pacifique), et puis ensuite, très vieille, dans les années 80. C’est comme si elle n’avait eu que trois visages, ou que sa vie se résumât à ces trois-là.
A
35 ans, j’ai l’impression d’entrer dans mon troisième visage (en espérant qu’il
n’y en ait pas que trois !). Après le visage d’enfant, jusqu’à 13 ou 15
ans, j’avais vieilli d’un coup et pris une forme asymétrique. Et j’étais encore
dans cet après il n’y a pas si longtemps. Mais c'était avant. Maintenant, il semble que ce qui se
passe soit irrémédiable aussi, et qu’il faudra
m’y faire. Aujourd’hui, c’est comme si il y avait eu un avant, et que
dorénavant ce sera après.
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