Bien peu d'écrits ces temps-ci, bien peu d'écriture en vérité...
dimanche 6 novembre 2011
Silence
Bien peu d'écrits ces temps-ci, bien peu d'écriture en vérité...
(sait-on laquelle ?) : discute-t-on la raison pour laquelle la foudre est tombée sur cet arbre ?
Y a-t-il quelque chose à distinguer dans ce tourbillon ?
Il faudra attendre, peut-être, le solstice d'hiver pour sentir le retour de l'énergie. Rien ne sert de vouloir accélérer la germination des graines.
Le retour, le tournant.
Résurgence due à la ferveur : retrouver l'énergie.
mardi 18 octobre 2011
17-18 octobre
J'ai envie de dire Reviens.
L'EAU, LE LAC. L'eau qui se rassemble à un moment en lac, sait-elle seulement où elle coule ? Est-elle moins eau, une fois qu'elle a quitté le barrage ? Sans couleur et sans forme, elle n'en n'a pas moins d'odeur sincère, surtout vers le lac : ce vert parfum humide, vague et douceâtre.
J'ai envie de dire Prenons le temps, veux-tu ?
MAIS continuer à respirer ensemble.
J'ai envie de dire Je suis perdu.
Et l'erreur est humaine, il paraît.
J'ai envie d'écrire.
écrire encore à la ligne.
Tracer des lignes, peut-être.
Écrire à partir d'un point, immobile ou nomade, autour duquel le monde bouge.
jeudi 2 juin 2011
Petits mots / D'ailleurs nous sommes d'ici
lundi 2 mai 2011
Rêve
lundi 21 mars 2011
Mail à fondcommun
Caramba, encore raté ! Bon bé c'est trop tard, mais cela correspond bien à ma temporalité.
Je joins donc le texte En ville, fort naïf (trop pour fondcommun) et une série de collages qui pourrait s'appeler :
Il faut citer ses sources : Le Monde - 23 octobre 2009 / Le Postillon n°5 - Avril 2010 / Action n°126-Le journal d'Act up-Paris - Février 2011
Et comme je connais le goût de fondcommun pour les mélanges, les phrases volées et les rumeurs, tiens, je t'ajoute ceci :
1/ Hier on m'a donné la raison du tsunami : les Japonais prient des pierres et des idoles, ils ne sont pas monothéistes. La vague, qui faisait plusieurs mètres chez eux, ne faisait plus que 10 centimètres en Indonésie, parce qu'ils sont musulmans.
2/ En regardant d'un oeil le docu "Volem rien foutre al païs", j'ai entendu ce discours de Sarkozy où il insistait sur la nécessité, pour les Français, de retrouver "le droit de réussir". Il m'a semblé qu'il était mal placé pour en faire un devoir.
1 + 2 = "Dans un autre monde, elle aurait passé sa vie entière à lire. Mais c'est le nouveau monde, le monde libéré - on y fait peu de place au désœuvrement. On a tant risqué, tant perdu ; il y a eu tant de morts."
CQFD. Et je ne cite pas mes sources.
1, 2 et 7.II.11
En ville
Dans les nombreux étages, il y a des hommes et des femmes qui écoutent de la musique, qui travaillent, qui téléphonent, qui prennent soin de quelqu’un, qui fabriquent, qui assemblent, qui expédient, qui cuisinent, qui mangent, qui lisent, qui dorment. Il y a, aux terrasses des cafés, des femmes et des hommes qui lisent le journal, des jeunes gens qui se rapprochent des jeunes filles, des jeunes filles qui se moquent des garçons, deux hommes qui boivent le café côte à côte (l’un remue gentiment le sucre dans la tasse de l’autre). Dans la rue, il y a des femmes qui avancent dans leur vie et qui le montrent, des hommes qui ont raté la leur et qui croient le cacher (ils ont de grosses montres pour faire comme si leur temps était précieux), des vieux qui continuent leur vie (pourquoi le cacher ?), des jeunes gens qui sont désespérés et qui ne peuvent le cacher. En ville, il y a les gens habillés à la mode du moment (parfois, on ne fait pas bien la différence avec les nombreuses images publicitaires qui affichent ce qu’il est normal d’être), il y a ceux à la mode de la saison précédente, et ceux qui ne sont pas du tout à la mode, parce qu’ils s’en foutent, ou parce qu’ils n’en ont pas les moyens (de ceux-là on parle peu souvent, et on les laisse encore moins parler).
Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, qui ne vont pas ou plus travailler, qui ne font pas la queue dans les magasins. Il y a des gens qui passent leur temps à chercher où gagner l’argent qu’il leur faut pour vivre. Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, des gens qui passent leur matinée à faire la queue à la CAF pour quelques centaines de balles – parce qu’ils en ont besoin – et à qui on fait comprendre qu’ils devraient déjà être bien contents, qu’ils s’en sortent plutôt bien sans travailler (qu’importe leurs activités non rémunérées, on les appelle des parasites). Il y a des gens qui ne produisent, ne vendent ni n’achètent rien (ceux-là sont considérés comme inutiles). Il y a des gens qui viennent de partout (ceux-là sont désignés comme étrangers, c’est encore un autre statut vers la marge). De tout ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler
Il y a des gens qui peuvent travailler, des gens qui peuvent se faire soigner, des gens qui ont des droits, des gens qui ont des devoirs. Il y a des gens qui ne viennent pas d’ici qui devront bientôt payer 30 € le droit de se faire soigner – avant même qu’on les soigne. De ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler. Il y a des gens qui se marient, il y a des gens qui font des enfants, on peut même les aider parce qu’ils en ont le droit. Et il y a les gens qui n’en ont pas le droit, ni de se marier, ni de faire des enfants, ou alors c’est illégal (de ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler).
mardi 1 mars 2011
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde
La Coordination des intermittents et précaires doit être relogée
NOUS AVONS BESOIN
DE LIEUX POUR
HABITER LE MONDE
mardi 8 février 2011
Habiter
Et n’avoir pas d’attaches dans le temps. »
Ces deux vers de Rilke me font réfléchir que mes difficultés à élire un lieu traduisent mon angoisse face à la mécanique inéluctable du temps qui passe.Xavier Bazot, Où habiter ? Où écrire ? in remue.net
lundi 7 février 2011
samedi 5 février 2011
Extrait du cahier Des mots, des mots, des mots
(En effet, dans la vie, je me sens peu responsable : responsable de petites choses du quotidien, au quart responsable de la gestion de ma maison gérée par quatre personnes, plus ou moins responsable des personnes du Taillis Vert, responsable des quatre ou cinq élèves que je suis, responsable de La Pierre qui Roule avec ses trois ou quatre auteurs, plus ou moins responsable de mes petits frères (Régis et Steve même s’ils sont en voyage ou à l’étranger, Hamidou à Bamako, Souleymane au Burkina) qu’ils soient de sang, de village ou de cœur – je n’ai pas de sœur. Je suis plus ou moins responsable de mes amis (suis très mauvais pour prendre des nouvelles, ils et elles sont parfois meilleurs que moi).
Très peu responsable en somme, selon les normes : ni femme ni enfant - sic.
Dans tout ça, je suis officiellement en voyage par rapport aux passeurs mais au sein desquels je suis juridiquement responsable et j’ai participé activement – du moins en présence malgré mon statut de voyageur – aux réunions, aux rendez-vous politiques, aux quelques AG.
Dans tout ça, je suis en crise par rapport à mes engagements envers le collectif trans-pédé-gouines-Freaks complotent de Saint-Etienne, mais toutefois responsable de devoir leur dire ce que je ressens.
De la même façon, je suis responsable de devoir dire ce que je ressens : une immense lassitude de ces trajets à Grenoble (pas moins d’une dizaine en 2010 dont plus de six pour les passeurs, quatre heures de route pour quelques heures de réunion) où je viens essentiellement pour des réus ou pour La Pierre qui Roule, et que je n’ai plus la prétention de coupler avec une nuit chez des amis ou un verre avec les copines, au mieux j’en profite pour quelques courses citadines pour la maison – il m’est impossible de gérer plus d’une manière efficace et responsable, sinon cela laisse tout le monde insatisfait et l’on m’en veut.
Je n’ai pas parlé d’écriture. Depuis la nouvelle de l’automne 2009 (la Boîte Damasquinée), et depuis le journal d’hiver 2010 (Mots divers et d’autres lieux, heureusement publié), j’écris fort peu. Pourtant, en même temps que je compose ce mail, je reprends le travail sur Mitsou – c’est bon signe.
Voici, je fais une crise de responsabilité, de mes irresponsabilités, de mon manque de responsabilité, de mes engagements divers que je n’honore plus vraiment parce que la somme semble vaine et floue. Je ne songe pas, pourtant, à arrêter les passeurs : les réflexions en cours me passionnent, les actions me semblent nécessaires. Je veux simplement bénéficier vraiment du voyage que j’ai formalisé il y a un an et demi.
Mars me verra à Grenoble pour placer les bouquins d’Ernest – pas avant. Et si jamais une réunion avait lieu à ce moment-là, cela me dirait peut-être. Pas avant.
D'ici là, j'ai besoin de retrouver mes amis.
vendredi 4 février 2011
Revues et autres lettres
Je ne sais pas, moi, ce qu'Internet change à mon écriture (voir la revue remue.net, à part de toucher sans le bien savoir des lecteurs, qui me font des retours ou non. Quinze à trente lecteur-rices par semaine (je m'en étonne) qui lisent d'une dizaine à une cinquantaine de pages (ce qui m'étonne encore plus). Internet, et les blogs, permettent me semble-t-il d'être simplement écrivain (ou écrivant, personne relativement dévouée à l'écriture, selon la définition de Hervé Guibert). L'autorisation d'être un écrivain dans cette définition : une personne qui écrit.
remue.net
Ce qu'Internet change à votre écriture
Anthony Poirardeau, Internet me fait écrire, remue.net
" Internet me permet d’être débutant, d’être à une position entre rien que littérairement j’étais sans blog et quelque chose que je voulais maladivement être et que je n’essayais même pas d’être par peur de l’échec, et de la révélation de nullité qui aurait pu résulter de la tentative. Rien et quelque chose n’ayant de sens que dans cette situation mentale flippée d’idéalisation et de sacralisation de l’écrit littéraire, situation que m’a justement permis d’invalider pour moi-même le fait d’écrire des textes à mettre en ligne sur internet."
Ce qui secret
Dans cette revue, travaillant sur le thème Maintenant le oui :
Eric Pessan écrit...
Anne Kawala dessine des graphiques aux étranges perspectives...
Régis Guigand poétise ses doutes et ses certitudes :
Nous sommes
rien
et encore capable de le dire.
Ou encore
Ecrivant
Hervé Guibert, Le Mausolée des amants
" Quand écrivez-vous ?
- Pas tout le temps.
- Alors vous n'êtes pas écrivain ?
- Je suis écrivain comme l'animal venimeux pique de temps à autre, quand on le provoque, quand on lui marche dessus, quand on l'attire."
" L'écriture serait une même force qui se distribuerait, à travers les siècles, en s'immisçant dans quelques corps favorables, qui ne seraient que des relais au projet général de l'écriture, à cette trace monumentale infiniment constituée. Ainsi, moi-même (sans me comparer à Goethe ou à Kafka) mais en qualité d'écrivant, d'homme relativement dévoué à l'écriture, je pourrais imaginer que ce que j'ai pu faire de cette écriture, tant bien que mal, sera un jour assimilé par un autre corps favorable, qui l'apportera plus loin (je suis par avance amoureux de ce corps-là), il y aurait un fantasme d'insémination, d'enfantement : mettre vingt ans après sa mort, un sièclme après sa mort, un fantasme d'écriture dans un corps étranger. "
" Ne surtout pas s'effrayer du temps mort, car il est comme une recharge sur batterie. "
jeudi 20 janvier 2011
B. et autres lettres
E comme Écriture
Faut-il construire des personnages ou suffit-il de les rencontrer ?
Que nécessite l'écriture des personnages ?
Que nécessite l'écriture d'une histoire ?
Quelle affaire !
L comme Lettre
Que faire d'une lettre qui n'arrive pas ?
R comme Ruralité
mardi 18 janvier 2011
Vers mal arrimés
Un recueil de poèmes divisés en quatre chapitres :
le premier et le dernier, Profils et Dans le rétroviseur, permettent à Ernest de se présenter et de visiter, dans des vers sonores, ses souvenirs de Grasse et de Nancy, ses illuminations esthétiques de l’enfance (les cerises dans le poème Juin), son plaisir de jardiner,
et les deux autres, où l’auteur s’amuse à d’énigmatiques Charades en regardant par la croisée ou en faisant du vélo, ou fait des blagues avec des vers de mirliton dans Pitreries.
Le titre est tiré à 300 exemplaires et comporte deux polaroïds du photographe grenoblois Ludo B.
Né à Nancy dans les années 30, Ernest Boursier-Mougenot a passé une enfance proche de la nature dans l’Est et le Midi de la France. Après avoir suivi les cours de l’Ecole Nationale des Métiers d’Art à Paris, il fugue en Lorraine où il est berger avant de pratiquer les Arts-Plastiques dans le Sud-Est.
(Edisud, Aix-en-Provence / MIT press, Massachussets, Etats-Unis,1987)
avec Michel RACINE
lumière d’été, lumière d’hiver
(format paysage éditeur, 1993)
avec des aquarelles d’Alain GOUDOT
(Actes Sud, Arles, 2002)
Son précédent ouvrage :
(L’Escargot Savant, 21230 Vievy, 2009)
préfacé par Allain Bougrain-Dubourg
« Ce beau livre, richement illustré, est tout à fait inclassable. En revisitant le bestiaire de Buffon, l’auteur nous offre une promenade à la fois littéraire, ludique et riche d’informations : une leçon de vocabulaire croisée, avec style, à une leçon de Sciences naturelles. Nos amies les bêtes y sont croquées avec élégance. (…) Finalement, ce livre inclassable, c’est juste à côté des Histoires naturelles de Jules renard qu’il faut le ranger. »
(Vents du Morvan n°34, Printemps 2010)