Oui, Internet permet me semble-t-il d'être simplement écrivain (ou écrivant, personne relativement dévouée à l'écriture, selon la définition de Guibert). L'autorisation d'être un écrivain dans cette définition : une personne qui écrit, finalement sans autre but que cela même. Car faut-il être lu pour être un écrivain ?
Hervé Guibert, Le Mausolée des amants
" Quand écrivez-vous ?
- Pas tout le temps.
- Alors vous n'êtes pas écrivain ?
- Je suis écrivain comme l'animal venimeux pique de temps à autre, quand on le provoque, quand on lui marche dessus, quand on l'attire."
" L'écriture serait une même force qui se distribuerait, à travers les siècles, en s'immisçant dans quelques corps favorables, qui ne seraient que des relais au projet général de l'écriture, à cette trace monumentale infiniment constituée. Ainsi, moi-même (sans me comparer à Goethe ou à Kafka) mais en qualité d'écrivant, d'homme relativement dévoué à l'écriture, je pourrais imaginer que ce que j'ai pu faire de cette écriture, tant bien que mal, sera un jour assimilé par un autre corps favorable, qui l'apportera plus loin (je suis par avance amoureux de ce corps-là), il y aurait un fantasme d'insémination, d'enfantement : mettre vingt ans après sa mort, un sièclme après sa mort, un fantasme d'écriture dans un corps étranger. "
" Ne surtout pas s'effrayer du temps mort, car il est comme une recharge sur batterie. "
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