samedi 21 février 2009

Travailler

Mon travail a-t-il moins de valeur s’il est bénévole ? « Cet homme est projectionniste de films depuis son balcon sur la façade située en face de son immeuble. Par passion, il pratique son emploi sans rémunération… » disaient les affiches de FWCorporation qui scandait « Votre travail n’a pas de valeur ». Je ne sais pas. Voir www.freeworker.biz
Le fait est que je travaille (écriture, assos, activités sociales, travail de maison, jardinage) bien que mon statut soit celui de chômeur, demandeur d’emploi et RMIste. Ce « chômage », rappelé à mon esprit par certains de mon entourage, ne nomme en rien mon activité, stimulation de rencontres et recherche de mots, affairé que je suis à tenter des expériences. Et c’est peut-être ce travail d’expériences qui est celui des artistes et qui est le mien.
Il n’y a donc ni horaires, ni hiérarchie, ni contraintes – ou si peu : parfois un texte demandé pour une expo, rarement un concours. Travailler plus pour gagner moins ? Comme n’importe quel-le travailleu-se-r libéral-e, je gère mon travail et mon temps. Être le seul juge de son temps de travail nécessite beaucoup d’efforts et de discipline – celle-ci me manque parfois. N’avoir ni commande ni retour exige une motivation à toute épreuve et un niveau de qualité qui, pour ma part, a besoin de la lecture d’une tierce personne. C’est en partie pour cela que j’ai besoin de publier certains textes ici.
En tout cas je travaille, et dans ma leçon de ténèbres, c’est un long labeur, c’est plutôt un Œuvre au Noir, calcination pour purifier la matière.

samedi 7 février 2009

Citation

Aramis : " J'ai une question : pour quoi vous battez-vous ?"
Albator :" La réponse est simple : je me bats pour ce que j'ai au fond du coeur."

Aramis : " Et c'est quoi, au juste, cette chose que vous avez au fond du coeur ?"


Au lieu de répondre, le Capitaine vide un verre de vin rouge.

Plus tard, Albator dira au jeune Aramis : " Restez ici et nous nous battrons ensemble sous l'étendard de la révolte et la bannière de la liberté."

Citation

"Les hommes sont assez fous pour faire un pas en avant quand on leur dit qu'ils sont au bord du gouffre."

Capitaine Albator, 1978

Je cours le risque de paraître ridicule mais je trouve que notre capitaine, sur bien des points, était clairvoyant, et que son discours tient encore bien la route aujourd'hui.

mardi 3 février 2009

Écrire

Demande du temps, de la disponibilité, du travail, souvent du silence, ou de la distance mais pas forcément, de la solitude, de la stimulation, parfois du mouvement, du voyage (il peut être intérieur).
Écrire demande papier et stylo, ou clavier.
Écrire peut être nomade comme sédentaire.
Écrire demande parfois de se coucher très tard.
Écrire demande effort et discipline.
Ces temps-ci, la vie - son cours, ses évènements, ses surprises, ses mauvaises nouvelles, ses rencontres – prend trop de place pour écrire. Les sollicitations extérieures sont plus fortes, les demandes de certaines personnes sont même parfois pressantes. Ou bien c’est moi qui, bousculé, me décourage. Mais je lutte contre ça : écrire contribue à mon équilibre de vie, c’est en écrivant que je suis le plus vivant.

Emploi du temps - 2

Réveil 8.45 Boire de l’eau. Petit-déjeuner avec J.G. qui a dormi à la Multiprise, discussion plutôt agréable, mais qui finit par me saouler. Faire la discussion au petit-dèj, quelle barbe ! Je finis mon thé, passe aux toilettes, fume une clope et m’habille. Il fait froid et la neige a bien tenu. Bus 26 chopé in extremis au feu rouge, le chauffeur sympa fait pourtant une tête de mort. Je lis Le Vaillant Petit Tailleur d’Éric Chevillard, jusqu’à une phrase sur le crépuscule. Du monde entre dans le bus. Un papy maque de se faire coincer dans les portes. Je descends deux arrêts suivants et traverse la Villeneuve par les coursives, je crois un Black aux joues mouillées de larmes sans savoir si c’est le froid qui lui fait pleurer les yeux. En passant vers la piscine, je demande à un gosse en train de faire des glissades si la neige est bonne. Il ne me répond pas mais me sourit. Je monte la côte de Constantine, j’arrive à Grand-Place où il fait chaud ! Je continue de marcher vite mais je ralentis. Ce sont les soldes. Passer chez Zara ? Je me l’interdis. J’arrive devant la bibliothèque, me disant que bon sang, bien sûr que c’est fermé le matin. Je n’ai même pas l’heure, je la demande : il est 10.45. J’ai deux heures pour terminer le livre et y prendre des notes, avant de le rendre dans la boîte aux lettres. Je m’installe à la cafétéria. Au fond, il y a une jeune fille en pleurs au téléphone. La vie est bien triste, quelquefois. Je travaille devant un café double.

L’après-midi se continuera avec une visite chez A. qui me fait à manger, on parlera boulot. De même que chez H. où je passerai un peu plus tard. Mis à part les notes sur Eric Chevillard, je n’aurai rien écrit de la journée. Le soir, on hébergera S. qui a perdu la clef de sa chambre. Il y aura dans les semaines qui suivent beaucoup d’histoires de clefs…