vendredi 16 août 2013

Cette terre inhospitalière ne serait-elle pas cependant la patrie sauvage d’un nomade ?



Cette terre inhospitalière ne serait-elle pas cependant la patrie sauvage d’un nomade ?
 

C’est possible, mais sans le secours des réunions tribales et familiales : oui, les écrivains sont des nomades solitaires, incroyablement

solitaires


(on dit d’ailleurs rarement « les écrivains », à part dans cette pluralité indéterminée, ce pluriel abstrait qui ne veut rien dire. Il n’y a que Rudy Ricciotti qui peut affirmer avec sérieux – et, j’ose le croire, avec sincérité – que « les poètes sont là pour en découdre » sans tomber dans le ridicule. Mais il a pour lui d’être un homme, et connu.)



À celui qui leur promet (Roger Laporte dans Llanfairpwllgwyngyllgogery-etc.) « Une vie si exaltante qu’ils n’auront jamais aucune véritable nostalgie de la vie ordinaire », je ne peux que le plagier pour répondre : Assurez-leur plutôt « La gloire secrète d’une passion inutile », ce sera plus juste et honnête ; on pourra même espérer que leur secret sera découvert. Ou pas, d’ailleurs : que vaut-il mieux espérer ?

« Écrire est une réponse d’une tristesse infinie. » Philippe Rahmy - 1er septembre 2005

Je suis ce soir d’une tristesse infinie, qui n’a effectivement pas la nostalgie de la vie ordinaire, mais qui bute sur les apories (étymologiquement : « sans issue »), et je ne sais pas ou plus comment continuer ce chemin, cette voie – l’ai-je jamais su ?
Encore cet énervant, cet admirable Roger Laporte, qui porte hautement son nom très ordinaire ; il dit,

juste avant la fin, je crois : « Mais quelle est donc cette douceur, cette terrible douceur ? »