lundi 31 mars 2008

La Compagnie Tené


La Compagnie Tené était en train de se créer quand je suis arrivé à Ouagadougou en 2005. Issa Aimé Ouédraogo, le directeur artistique et le fondateur de la compagnie, est vite devenu un ami cher, et cette rencontre a fortement influencé mon séjour au Burkina Faso.
C'est tout naturellement que j'ai suivi les démarches de cette compagnie de danse et la création du Cri du Désert qui fut menée en 2006-2007. D'abord solo pour Aimé, ce spectacle a finalement abouti à un duo avec Adélaïde Zoma, danseuse rayonnante de formation traditionnelle. Aimé et Adélaïde ont fait partie du Ballet National du Burkina Faso, compagnie de danse traditionnelle subventionnée, qui a vu passer les plus grands danseurs et chorégraphes du pays, d'Irène Tassembedo à Assita Zoungrana, en passant par Souleymane Badolo de la Compagnie Kongo Ba Teria. C'est d'ailleurs ce dernier qui a supervisé la chorégraphie du Cri du Désert. Cette pièce a été tournée, en 2007, en France (Gap, Marseille), au Mali (CCF de Bamako) et au Ghana (Alliance
Française de Kumasi). La version solo de ce spectacle sera présentée pour le festival Dialogues de Corps en décembre 2008 à Ouagadougou.
Le travail chorégraphique d'Issa Aimé Ouédraogo se fonde fortement sur la danse traditionnelle de son pays, "recréée" à travers des techniques contemporaines et des thématiques d'aujourd'hui.

La Compagnie Tené répète actuellement une nouvelle pièce, La Marche, métaphore des passages de la vie de l'homme (enfance, adolescence, âge adulte), avec Karim Konaté, Adélaïde Zoma et Aimé Ouédraogo. Après des résidences au Centre de Développement Chorégraphique - La Termitière de Ouagadougou et à la Maison des Jeunes de Ouahigouya, ce spectacle sera créé en mai 2008 au CCF Georges Méliès de Ouagadougou.














Voir leur site : http://www.sudplanete.net/index.php?menu=groupe&no=729

jeudi 20 mars 2008


C'est à Nevers que j'ai commencé à travailler directement pour des compagnies. Ici, un dossier pour le spectacle pour enfants Petit Bonhomme, par la LOBS Compagnie. Je m'étais attaché au cercle, sur lequel est construite la mise en scène, puisque le public est au centre, et au noir, puisque ce "théâtre d'objet" se passe dans l'obscurité avec de subtils jeux de lumière.
J'avais apprécié de travailler avec Marie-Christine Dumont, comédienne et metteur en scène, pour ce travail, et je crois d'ailleurs que le résultat s'en ressent !

Rêve n°2

A quelques jours de la résidence d'écriture que je dois passer à Grenoble, je fais un rêve, pendant la sieste, dans lequel je reconnais (!? On va le voir !) une maison déjà rêvée auparavant. Elle est pourtant bien différente de ce qu'elle était dans le rêve numéro 1.
C'est ici, dans le rêve n° 2, une maison de village, dans un Sud de la France sans caractéristiques, d'ailleurs il pleut, mais dans un village type village de charme français. La maison est étroite, à plusieurs étages – au moins quatre ou cinq niveaux dans ma perception, bien que je ne l'ai pas visitée en entier. Elle donne, d'un côté, sur une ruelle, de l'autre dans une étroite courette commune, cernée par d'autres maisons.
Dans ce rêve n° 2, je suis au troisième niveau, et c'est une cuisine, avec des WC. Je désire, venant d'arriver seul et m'installant, écrire quelque chose du type : voilà, je suis arrivé, j'ai sorti crayons et papier : je commence la résidence. Je désire en même temps sortir et me promener pour m'approprier le village et entrer en contact avec ses habitants, et acheter une carte postale où je puisse retrouver le nom du village, que j'ai oublié. Un mélange flou fait que je cherche mon cahier, pourtant venant d'être sorti.
Mais à peine ayant commencé à écrire, qu'une sensation confuse d'anomalie me vient et je vérifie les WC. C'est une pièce assez grande par rapport à l'usage qu'on en fait, éclairée d'une vaste fenêtre donnant sur la cour, pourvue d'un rideau blanc-jaune. Le rideau est mouillé et je m'aperçois que coule et suinte de certaines parties du mur un liquide jaune et visqueux – façon liquide vaisselle, mais c'est moi qui l'ajoute ici. Pas sûr d'ailleurs, puisque me vient, dans le rêve, l'idée que j'ai laissé déborder le bac à vaisselle à l'étage supérieur. L'idée s'annule d'elle-même : non seulement la cuisine est à l'étage où je suis, mais je sais que je ne suis pas allé à l'étage supérieur et que je n'ai pas envie d'y aller. L'étrangeté vaguement effrayante qui m'a prise à la vue de l'inondation persiste : je n'ai pas envie d'aller en haut.
C'est en me réveillant (difficilement) que j'ai fait le lien avec la maison du "rêve n°1". C'était pourtant là une maison du genre manoir de campagne, du moins de l'extérieur, et il y avait un jardin assez beau quoique pas entretenu. A l'intérieur, à plusieurs niveaux, seul le 3e ou 4e était équipé pour une vie pratique et moderne, et c'est là que je m'étais installé, gardant les étages inférieurs, plus stylés, pour des "promenades". J'étais parti en exploration dans les étages supérieurs, extrêmement complexes et imbriqués, et j'avais découvert des pièces "secrètes" et vide, au sens où l'on n'y accédait que difficilement, par échelles et finalement, par le haut... La découverte de ces pièces insoupçonnées, pourtant dénuées de meubles ou de choses affreuses, m'avait déjà mis mal à l'aise...
Pendant le réveil, je faisais un lien lié à l'écriture, voire à une résidence d'écriture : j'étais en effet présent dans ces maisons pour écrire, du moins cela semblait aller de soi. Le lien entre les deux rêves est aussi ce vague sentiment de peur ressenti par rapport aux étages supérieurs : l'étage supérieur de la maison n°2 était, je crois, le même que celui de la maison n°1 ; je n'avais pas envie d'y retourner.
Je serai, mardi prochain, installé dans un bâtiment énorme et labyrinthique, le Brise-Glace à Grenoble, pour commencer une résidence d'écriture...

mercredi 19 mars 2008

Ben... rien

C'est fou comme c'est plus facile à dire qu'à faire...
... Ecrire...

vendredi 14 mars 2008

MCNN - Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre












2003-2004 :
je travaille pour une saison à la MCNN, et je conçois le graphisme du Zoom, petit mensuel destiné aux abonnés.


Format carré, sur un très beau papier couché, en bichromie. Et on change de couleur tous les mois !

Le site de la Maison de la Culture : http://www.mcnn.fr/

Refuge

Vous souhaitez trouver refuge.
Dans votre mouchoir, vous amassez des brindilles.

Eric Ferrari
Les Inventions, Cheyne, 2006

Trouvée sur un marque page, cette citation, je ne sais bien pourquoi, me remplit d'espoir et de joie.
Peut-être parce que ces brindilles, comme les petits cailloux, sont pour moi (et pour bien d'autres !) une pratique régulière, poétique et rassurante.

Centre Culturel Français Georges Méliès, Ouagadougou
















J'ai travaillé, de 2005 à 2007, comme graphiste au CCF Georges Méliès de Ouagadougou, au Burkina Faso.

Au début, nous étions sur un livret de 16 à 40 pages, format carré, sur la maquette de mon prédecesseur. Le format (15 X 15 cm) était très sympa, mais l'intérieur en bichro était géré de façon thématique, pas du tout pratique à mon sens...

CCF Georges Méliès, Ouagadougou (2005-2007)


J'ai travaillé, de 2005 à 2007, comme graphiste au CCF Georges Méliès de Ouagadougou.

En 2007, nous avons revu entièrement la charte graphique du Centre, et donc la maquette du programme mensuel, à partir du logo créé par l'Agence Cappuccino : plus moderne, plus clair, plus efficace...

Le programme est devenu un grand dépliant à quatre volets, tout en hauteur... Beaucoup plus attrayant et lisible, même si ce grand format a surpris nos lecteurs !

jeudi 13 mars 2008

"Nous devons préserver les lieux de la création"

"Une société, une cité, une civilisation qui renonce à sa part d'imprévu, à sa marge, à ses atermoiements, à ses hésitations, à sa désinvolture, qui ne renonce jamais, ne serait-ce qu'un instant, à produire sans réfléchir,une société qui ne sourit plus, ne serait-ce qu'à peine, malgré le malheur et le désarroi, de ses propres inquiétudes et de ses solitudes, cette société-là est une société qui se contente d'elle-même, qui se livre tout entière à la contemplation morbide d'elle-même, qui se livre tout entière à la contemplation morbide et orgueilleuse de sa propre image, à la contemplation immobile de sa mensongère propre image. Elle nie ses erreurs, sa laideur et ses échecs, elle se les cache, elle se croit belle et parfaite, elle se ment. Et désormais avare et mesquine, la tête vide,les économies d'imagination faites, elle disparaît et s'engloutit, elle détruit la part de l'autre, qu'elle le refuse ou qu'elle l'admette, elle se noie et se réduit à son propre souvenir, l'idée qu'elle se fait d'elle-même. Elle est fière et triste, nourrie de son illusion, elle croit à son rayonnement, sans suite et sans descendance, sans future histoire et sans esprit. Elle est magnifique, elle le croit puisqu'elle le dit et reste seule à l'entendre. Elle est morte."
"Nous devons préserver les lieux de la création" par Jean-Luc Lagarce
in Du luxe et de l'impuissance
Editions Les Solitaires Intempestifs

Un lieu comme ça

Là-bas, il faut y aller. Je veux dire qu’on n’y arrive pas par hasard. Ou peut-être, mais pas alors souvent, comme on arriverait par hasard dans une impasse : il faut quand même le faire.

Là-bas, quand on arrive, on passe ne-serait-ce que dix minutes dans la cuisine. Pour parler, ou boire une tasse de thé. Ou pour rien, juste savoir qu’on est arrivé.

Là-bas, on vit chacun sa vie. Mais on les vit ensemble et il faut faire aussi avec celle des autres.

Là-bas, on a chacun une chambre. Et quand on rentre dans l’une d’entre elles, on dit : Je vais chez Sylvain, ou chez Régis.

Là-bas, interdiction de déclamer, débattre ou crier. Sauf quand on appelle quelqu’un à l’autre étage, mais alors pas trop fort. On se doit de rester calme et de se rappeler qui on est : la tragédie est impossible. C'en est parfois dramatique. On mange à heures fixes et pas le droit de faire attendre ! On réserve ce privilège à une seule personne, parce qu’elle n’a jamais pu faire autrement.

Là-bas, l’escalier craque, les portes ferment mal, les volets claquent si on ne les accroche pas, le vent siffle dans les cheminées et fermer sa fenêtre devient quelquefois une bataille.

Là-bas, il fait beau dans toutes les saisons. Le jardin évolue et s’adapte, toujours magnifique. En été, il faut lire sur le fauteuil que forment les racines du vieux charme. En hiver, on peut laisser ses empreintes dans l’herbe gelée qui craque. Le printemps n’existe pas vraiment, à part la gadoue dans laquelle on patauge et dans l’herbe qui pousse plus vite. Ensuite, on sait que l’été revient quand les pivoines font penser à la peau d’un jeune homme très beau, veloutée. Pendant l’automne, là-bas, on prend beaucoup de temps pour regarder les couleurs qui virent. Jusqu’à disparition. Du temps.

Là-bas, la teneur du temps diffère. On touche presque sa texture, son grain de sablier qui coule inlassablement. Sa matière apaise et sa fuite silencieuse repose.

On pourrait voir, j’en suis sûr, cet endroit dans un conte de fées. D’ailleurs, là-bas, je dors très bien, dans un lit très haut, comme celui de la Princesse au Petit Pois.

mardi 11 mars 2008

Affiches de théâtre



Voici quelques propositions d'affiche pour une pièce de théâtre de Jean-Luc Bourdon, avec la compagnie du Collectif avec Karine Amiot... La photographie de la première proposition est d'Isabelle Quinty.


Ma préférée, et celle que j'ai défendu le plus, est bien celle-ci, avec des mailles qui se tricotent, rappelant ce monologue où une actrice doute et parle : "Comment peut-on être sûr d'une chose véritablement, mis à part les courants d'air et tout ce qui peut leur ressembler ?"

Elle tricote sa parole et tourne en rond, ou du moins en est-elle persuadée... alors qu'elle vit tout simplement.




lundi 10 mars 2008

Exposition au Hangar 11

Une série de petits tableaux, de petits carrés d'une vingtaine de centimètres de côté, sur lesquels je m'étais exprimé lors de ma deuxième année à Ouagadougou... va faire partie d'une exposition collective...

L'atelier collectif Le Hangar 11, à Ouagadougou dans le quartier de Kologho Naaba, ouvre ses portes tous les 11 du mois, pour une expo ou simplement un accrochage des artistes qui y travaillent : Harouna Ouédraogo (voir http://www.wideo.fr/video/iLyROoaftu9M.html) , Caszi B., Sylvo, Allassane Ouédraogo, Pierre Garel, Hyacinthe Ouattara, Fidèle Kabré, Carole Ouédraogo...
http://ouagaburkina.site.voila.fr/OuagArt/Hangar11/hangar11.html

Ils sont jeunes, pour la plupart, et ont dédié leur vie à l'art, sans concession, avec passion et folie... Et quelle admirable folie...

Je les remercie pour tout ce qu'ils m'ont donné.

Ce post de "peinture", juste pour dire d'où je viens, d'où j'arrive, d'où je viens d'arriver pour revenir...

« Pierre qui roule n'amasse pas mousse »

Trouvé sur le Net... Vous pensez comme ça me fait sourire...

« Pierre qui roule n'amasse pas mousse »
Une vie aventureuse ne permet pas de gagner sa vie.

Certains croient que ce proverbe aurait un lien avec un certain Pierre, pilier de bar, grand consommateur de bières et dans un état d'ébriété tellement avancé (il est rond, donc susceptible de rouler) qu'il ne peut plus avaler aucune de ses petites mousses préférées.
Mais il n'en est rien !

Ceux qui aiment se promener dans des sous-bois frais et humides en auront vite compris l'origine. Ils ont en effet pu constater que, sur les cailloux (ou les pierres) qui n'ont pas bougé depuis longtemps, on trouve plein de cette belle mousse verte qui s'y accroche fermement de ses petits bras musclés. Par contre, sur les cailloux qui bougent régulièrement, ceux déplacés par les torrents, par exemple, point de mousse il y a, car elle n'a pas l'occasion d'avoir le temps de s'y déposer et s'y répandre.
Ce proverbe incite donc les gens à rester casaniers pour avoir des chances (mais pas des certitudes, ça se saurait !) de remplir leur portefeuille.

http://www.expressio.fr/expressions/pierre-qui-roule-n-amasse-pas-mousse.php

Au commencement...

Cela fait déjà quelques temps déjà que cela a commencé...
Vous verrez ici, au fur et à mesure, la suite...
Parce que si une pierre qui roule n'amasse pas mousse, et bien elle en voit du pays et elle en fait des choses !