lundi 4 juin 2012

Forêt des signes, Marion Massip

La Pierre qui Roule est une "maison d’édition" nomade, qui n’a d’autre statut d’existence que ses publications et les personnes qui y collaborent. Créées en 2008, pour des besoins d’autoproduction, les éditions La Pierre qui Roule ne cessent, comme leur nom l’indique, de déménager et de s’enrichir de rencontres. En un mot, ce sont ces rencontres qui font les livres, élaborés dans le Morvan, à Grenoble ou sur les monts du Pilat : j’édite des rencontres, pour le seul plaisir que cela nous procure, et dans des collectifs plus ou moins éphémères dont les adresses successives disparaissent au fur et à mesure, histoire de brouiller les pistes (squat d’artistes, maison communautaire vouées à la destruction, collectif rural  d’habitat groupé...).
Alexis Garandeau

La Pierre qui Roule persévère avec un nouveau titre dans ce format anodin pour ce qui commence désormais à faire une collection de Carnets Poétiques & éventuellement Illustrés (ce nom serait bien pompeux vu la modestie du résultat).
Cette humble collection de Carnets prend la forme de livrets format carte postale (100 X 148 mm), de 12 à 20 pages intérieures. Chaque titre bénéficie d’un tirage de 120 à 300 exemplaires.
La couverture est imprimée sur Rives Tradition 250 g, et comporte le titre de l’ouvrage, une illustration ou un visuel choisi par l’éditeur, et le logo de l’éditeur. Le nom de l’auteur n’apparaît que sur la page de titre intérieure. Le texte est composé exclusivement en Rotis Sans, d’un corps de 10 points, et en ses variantes (ses différentes casses et corps, italique, gras, etc.). La quatrième de couverture indique le nom de l’auteur, comporte éventuellement un mot signé de lui ou un texte de l’éditeur expliquant sa démarche ou "donnant un peu le ton". Il est aussi indiqué le nom de l’auteur du visuel de couverture, ainsi que les mentions légales et obligatoires (prix et n° ISBN).
Cette collection s’intéresse à des univers poétiques et subjectifs, sans restriction de forme : des choses à dire, un regard personnel, une vision intérieure du monde, des images bien à soi… en toute modestie.

Troisième carnet édité (2012),
Forêt des signes 
propose des poèmes en prose de Marion Massip :
Dans la texture volontiers kitsch d’un satin de jeune fille (mais le rose en serait profond), s’opère une saignée, une éclaboussure au vitriol ou au chlore. Marion Massip n’est-elle pas, comme elle dit, une femme surexposée ?
Elle évoque, en approchant l’universel, ces paradoxes de la jeunesse que la maturité oublie volontiers en croyant les avoir résolus. Mais le sait-elle seulement, elle qui cherche au-delà du miroir ?
Forêt des signes  de Marion Massip, 4,50 euros

Marion Massip n’a pas 25 ans, elle est étudiante en Lettres Modernes à Grenoble, elle est éclectique. Elle aime la poésie (française) de Baudelaire et René Char, la littérature (américaine : Gertrude Stein, Sallinger qu’elle aime citer) ; elle lit Lao Tseu. Son écriture rend compte de son appréhension du monde et d’elle-même : asymétrique, peu ponctuée, avec autant d’affection que de révolte contenue, et une indéfectible sympathie pour les mots coupés.