jeudi 15 mai 2008

Bonjour

Bonjour, lecteur ou lectrice, habituéE (oui, je sais que ce blog fait partie des favoris de certains, si si !) ou nouveau venuE.
Je vous trouve bien silencieux-se.
J'attends vos commentaires. Dites moi comment vous vous retrouvez dans ces petits cailloux, si vous aimez, si vous n'aimez pas, quel est votre texte préféré ; dites moi si vous lisez le matin ou le soir ; dites moi comment va votre grand-mère...
...Mais parlez moi.

mardi 13 mai 2008

Dans ma nuit noire et profonde

La nuit, tout est nuit.

Dans cette nuit obscure, dans cette sombre noirceur, vous ne pouvez pas voir, vous tous qui avez peur. Mais je vois – bruits, parfums, éclatants au toucher – toutes les nuances ténues et pleines : je suis une phalène.

Lueur bleuâtre et givrée des prés qui crépitent, pétrifiés, sous la lune pleine. Gris, velours rebrodé, des mousses sur la pierre gris clair et dur ou bien polie et veinée.

Etincelles miroitantes du noir lisse et brillant des feuilles du houx piquant. Gris tendre du lilas, bien poudré, et de son discours d’amours parfumées. Bruissement noir des hauts sapins qui protègent l’obscure senteur à leurs pieds. Craquement gris et odorant de la feuille de chou perlée d’une goutte : diamant doux aux feux discrets. Souffle blanc de la chouette qui passe sans un bruit, se pose dans le pourpre puce de l’érable du jardin et pousse un hululement perçant, éclair sonore et rassurant dans une nuit d’enfance.

Humidité nocturne du brouillard qui fait goutter le feuille brune étincelante, recroquevillé de la forêt.

Gris, gris et gris : voilà mes couleurs. Elles plaisent moins que le gris-brun, chaud et doux, de la souris qui pousse son stupide petit cri dans vos greniers.

Pourtant, voyez mes ailes ! Gris-brun, froid et poudré, j’ai mis sur mon habit du soir trois bijoux d’onyx, un peu terni, pour rehausser les soies grises et douces de mes antennes.

Mais soudain : une brusque étincelle de lumière apparue ! Que j’aille voir cette joyeuse nuance d’un éclat inconnu ! Je vole au travers du noir très sombre et odorant des buis que j’apprécie. Et c’est sur votre lampe réconfortante que je me précipite – Joie ! – qui éclaire votre salon aux tendres soirées, soyeusement tendu sur la fenêtre ouverte.

Mais je ne vois plus, aveuglé de cette lumière dont la force éteint les couleurs ! Mes yeux brûlent, je ne vois plus rien ! Je volette, effrayée, emprisonnée par cet éclat violent ! Je convulse, perds ma poudre, me renverse… Nuit, j’agonise !

J’étais une phalène et vous m’avez brisée !

dimanche 4 mai 2008

CUT UP (Essai de)

Tentative de cut up, entre un texte sur Lacan lu dans "le petit escalier" du Brise Glace, et un texte personnel. Découpez, mélangez, recopiez, c'est prêt !


Non, non, non, Lacan ne la situe dans même, quand même, le désert est absent. Culpabilité quand le sujet cède, sauvage plaisir, voyeurisme de bon goût peut paraître une ambiguïté la sexualité. Travaux intrusifs, pour dire satisfaire à son N’y avait-il que ça à inventer ? c’est ne pas aller jusqu’au du terme) est-elle excusable ? manœuvre d’évitement simplicité de l’art à la japonaise : on n’y évite Pas parce qu’aller Et la beauté n’est-elle pas désir question le sujet dans me semblent faire ensemble l’esthétique compte exige un Sens qu’on parle de sa satisfaction, franchir les menaces l’est beaucoup moins, ou en tous cas Autrement dit, de ne pas pa parfois laid, du moins une fois qu’il que cède sur actifié pourrait-on dire. Quoique je cherche que pour satisfaire quelque encore une fois mot juste par les structures ce que Lacan reprend du


Cette culpabilité objective pas oublier le désir rapport avec le désir : il y a Eclat d’une bouche, - c’est son expression - sur son désir. ça, registre consensuel de « céder sur son désir » ; ça ne veut pas construction en miroir désir, au contraire : céder sur son désir, La médiocrité (au sens classique bout de son désir, et même faire une vaut mieux la précieuse Autrement dit céder sur son désir est un compromis pas la beauté jusqu’au bout de son désir met en et frustration qui son rapport au monde et en fin de. Le désir, à l’état brut courage extraordinaire ; il s’agit en effet de subvertir. Le plaisir, les barrières, de l’existence courante rarement. Le plaisir est même éviter la castration. On peut ajouter à ça pris, qu’il est est est désir est d’autant plus facile qu’on ne cède encore une fois chose qui est justement recommandé professionnelles, par exemple satisfaire terme antique « le service des biens ».

La Vraie Vie de B.

Nous avons rencontré Bérangère Haëgy à l'expace Bajidala à Ségou (voir post L'Espace Bajidala, 1er avril ou le lien vers le site dans Et ailleurs...). D'emblée, la présence de cette photographe a éclairé la cour, les terrasses, le jardin, encore refroidis par un fort vent d'Harmattan.
Elle venait s'intéresser à l'architecture de Ségou, et vous pourrez voir sur son blog http://www.lavraieviedeb.blogspot.com/ des photos de ces maisons à l'allure de minuscules châteaux-forts en terre rouge et à ses constructions coloniales néo-soudanaises qui sont surtout au goût des années 20 : des lignes, et un souci du motif et des intervalles, avec certes une évocation des grands empires d'Afrique.
Pétillante et pleine d'humour, Bérangère est vite devenu notre star à Bajidala ! J'ai aimé sa vision nette mais profonde, son sens du détail et les lignes de ses photographies. Elle travaille beaucoup sur le corps, et une fusion entre chair et matière (elle a exposé à Florence, Eros et Thanatos).
Il se trouve qu'elle est à Grenoble, et nous nous y sommes vus. Son dernier travail, La Vraie vie de B., met en scène Barbie (et Ken) dans des postures surprenantes, bien plus humaines et quotidiennes, au point de briser le mythe (ou le traumatisme) lié à la star Barbie. Des photos de belle qualité, très travaillés, et un regard drôle, émouvant, ou impertinent, mais surtout plein d'humour.
Voici son propos :
" La vraie vie de B... est la vie, vue, vécue, digérée, assumée et amusée par ma petite personne, montrée à travers la plastique de Ken et de Barbie, couple mythique et polluant, voulant nous culpabiliser depuis notre enfance sur nos différences, nos corps, nos comportements parfois bestiaux mais si humains...

Car, vous comme moi, ne vivons pas dans le "wonderland", nous n'avons pas de rendez vous avec Mickey, n'avons pas de maison ni de voiture rose en plastique et encore moins un avion...

Vous comme moi, avez des amis étranges, des histoires d'amours particulières, des petits soucis de santé et d'argent, une famille qui ne sourit pas tous les jours, des cheveux gras qu'il faut laver souvent, des vaisselles vraiment sales et porter des courses vraiment lourdes, des factures qui s'entassent dans votre boite aux lettres... "

Voir son site : http://www.lavraieviedeb.blogspot.com/