dimanche 5 octobre 2008

Évocation proustienne

Cet après-midi d’octobre, au soleil bien chauffant et au parfum d’herbe coupée dans le parc, donne un moment la sensation des premiers jours de printemps, où la douceur solaire est telle qu’on peut se découvrir pour y goûter un plaisir de renaissance, alors même que la réalité de l’automne devrait nous obliger à rentrer en soi et préparer effectivement des jours meilleurs.
Mais cette journée d’octobre au masque printanier est très vite obscurcie par un gros nuage gris pommelé, dont la beauté dans un ciel violet finit en tempête pluvieuse et glacée.
Car, en effet, nombreuses dans la vie sont les apparences trompeuses, les espoirs effondrés, les vaines joies bientôt sabrées par un coup de gel précoce.
Ainsi, alors que je croyais travailler à un projet de livre, et dans l’espérance de voir bientôt publié cet ouvrage, très beau, auquel j’aurais collaboré, je ne voyais pas – pas plus que je ne le comprends encore aujourd’hui – le lent mais sûr obscurcissement de la lumière, cet
entre chien et loup que je continue de vivre et qui fait peut-être déjà partie de ce texte crépusculaire, que d’aucun juge sulfureux, et cramoisi comme un rideau de maison close.

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