vendredi 26 juillet 2013

Francis Ponge

La merveille des prés, et ce qu'il m'en faut dire, si simple que ce soit et donc si difficile, est que c'est un à-plat, qu'ils apparaissent comme un amène à-plat, mais d'aiguilles merveilleusement debout, dans un élan vertical, un jet (d'eau incarné) d'une merveilleuse lenteur, douceur, et d'une merveilleuse simultanéité.

(...)

Un souple acquiescement, anonyme, unanime, parfois ondule le pré.

(...)

Le découragement ayant été propice à la prise de conscience de la platitude du pré,
la conscience soudain de la constante insurrection de l'herbe nous ressuscite.

La Fabrique du pré
 Francis Ponge
1971

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