dimanche 1 mars 2009

10

10 – Liu / LA MARCHE
Trouver son chemin pas à pas. Avoir confiance en sa propre destinée.
Il y a ajointement de deux forces. Le faible talonne le fort, mais ce dernier le prend du bon côté si bien que le contact est joyeux. En haut le ciel, en bas le lac. Trouvez des gens susceptibles de vous aider. Tout le monde doit gagner suffisamment d’argent pour vivre. À vous de trouver la bonne façon d’y parvenir.

Yi King
Stephen Karcher, Rivages poche n°247 / Petite Bibliothèque
Editions Payot & Rivages, 1998

samedi 21 février 2009

Travailler

Mon travail a-t-il moins de valeur s’il est bénévole ? « Cet homme est projectionniste de films depuis son balcon sur la façade située en face de son immeuble. Par passion, il pratique son emploi sans rémunération… » disaient les affiches de FWCorporation qui scandait « Votre travail n’a pas de valeur ». Je ne sais pas. Voir www.freeworker.biz
Le fait est que je travaille (écriture, assos, activités sociales, travail de maison, jardinage) bien que mon statut soit celui de chômeur, demandeur d’emploi et RMIste. Ce « chômage », rappelé à mon esprit par certains de mon entourage, ne nomme en rien mon activité, stimulation de rencontres et recherche de mots, affairé que je suis à tenter des expériences. Et c’est peut-être ce travail d’expériences qui est celui des artistes et qui est le mien.
Il n’y a donc ni horaires, ni hiérarchie, ni contraintes – ou si peu : parfois un texte demandé pour une expo, rarement un concours. Travailler plus pour gagner moins ? Comme n’importe quel-le travailleu-se-r libéral-e, je gère mon travail et mon temps. Être le seul juge de son temps de travail nécessite beaucoup d’efforts et de discipline – celle-ci me manque parfois. N’avoir ni commande ni retour exige une motivation à toute épreuve et un niveau de qualité qui, pour ma part, a besoin de la lecture d’une tierce personne. C’est en partie pour cela que j’ai besoin de publier certains textes ici.
En tout cas je travaille, et dans ma leçon de ténèbres, c’est un long labeur, c’est plutôt un Œuvre au Noir, calcination pour purifier la matière.

samedi 7 février 2009

Citation

Aramis : " J'ai une question : pour quoi vous battez-vous ?"
Albator :" La réponse est simple : je me bats pour ce que j'ai au fond du coeur."

Aramis : " Et c'est quoi, au juste, cette chose que vous avez au fond du coeur ?"


Au lieu de répondre, le Capitaine vide un verre de vin rouge.

Plus tard, Albator dira au jeune Aramis : " Restez ici et nous nous battrons ensemble sous l'étendard de la révolte et la bannière de la liberté."

Citation

"Les hommes sont assez fous pour faire un pas en avant quand on leur dit qu'ils sont au bord du gouffre."

Capitaine Albator, 1978

Je cours le risque de paraître ridicule mais je trouve que notre capitaine, sur bien des points, était clairvoyant, et que son discours tient encore bien la route aujourd'hui.

mardi 3 février 2009

Écrire

Demande du temps, de la disponibilité, du travail, souvent du silence, ou de la distance mais pas forcément, de la solitude, de la stimulation, parfois du mouvement, du voyage (il peut être intérieur).
Écrire demande papier et stylo, ou clavier.
Écrire peut être nomade comme sédentaire.
Écrire demande parfois de se coucher très tard.
Écrire demande effort et discipline.
Ces temps-ci, la vie - son cours, ses évènements, ses surprises, ses mauvaises nouvelles, ses rencontres – prend trop de place pour écrire. Les sollicitations extérieures sont plus fortes, les demandes de certaines personnes sont même parfois pressantes. Ou bien c’est moi qui, bousculé, me décourage. Mais je lutte contre ça : écrire contribue à mon équilibre de vie, c’est en écrivant que je suis le plus vivant.

Emploi du temps - 2

Réveil 8.45 Boire de l’eau. Petit-déjeuner avec J.G. qui a dormi à la Multiprise, discussion plutôt agréable, mais qui finit par me saouler. Faire la discussion au petit-dèj, quelle barbe ! Je finis mon thé, passe aux toilettes, fume une clope et m’habille. Il fait froid et la neige a bien tenu. Bus 26 chopé in extremis au feu rouge, le chauffeur sympa fait pourtant une tête de mort. Je lis Le Vaillant Petit Tailleur d’Éric Chevillard, jusqu’à une phrase sur le crépuscule. Du monde entre dans le bus. Un papy maque de se faire coincer dans les portes. Je descends deux arrêts suivants et traverse la Villeneuve par les coursives, je crois un Black aux joues mouillées de larmes sans savoir si c’est le froid qui lui fait pleurer les yeux. En passant vers la piscine, je demande à un gosse en train de faire des glissades si la neige est bonne. Il ne me répond pas mais me sourit. Je monte la côte de Constantine, j’arrive à Grand-Place où il fait chaud ! Je continue de marcher vite mais je ralentis. Ce sont les soldes. Passer chez Zara ? Je me l’interdis. J’arrive devant la bibliothèque, me disant que bon sang, bien sûr que c’est fermé le matin. Je n’ai même pas l’heure, je la demande : il est 10.45. J’ai deux heures pour terminer le livre et y prendre des notes, avant de le rendre dans la boîte aux lettres. Je m’installe à la cafétéria. Au fond, il y a une jeune fille en pleurs au téléphone. La vie est bien triste, quelquefois. Je travaille devant un café double.

L’après-midi se continuera avec une visite chez A. qui me fait à manger, on parlera boulot. De même que chez H. où je passerai un peu plus tard. Mis à part les notes sur Eric Chevillard, je n’aurai rien écrit de la journée. Le soir, on hébergera S. qui a perdu la clef de sa chambre. Il y aura dans les semaines qui suivent beaucoup d’histoires de clefs…


samedi 24 janvier 2009

Emploi du temps

On me demande ce que je fais de mes journées ! Outre que je suis comme tout le monde (je vis, je travaille, je m’occupe), il est bien difficile de répondre précisément à la question et je préfère donner mes activités sur une semaine.

Couché vers minuit (je préfère préparer ma journée la veille) ou pas avant, je me réveille vers 8 heures. Le petit-déjeuner est primordial : thé (vert ou noir, mais une grande tasse), tartines de confiture ou bouillie de tapioca. Ensuite, la journée peut commencer.

Le lundi, elle commence chez l’imprimeur, j’en ressors avec plusieurs manuscrits (ou tapuscrits ?) qu’on m’a envoyé (compilés la veille) et qui vont m’occuper la journée (une saynète, un recueil de poésie, une nouvelle, un manifeste poétique).

Le mardi : aller-retour à Lyon pour voir mon amie japonaise qui y passe quelques jours de vacances. Le train (dans les collines enneigées !) me permet de lire le manuscrit de poèmes, dont le ton est assez ironique. La journée est claire et ensoleillée. Le soir, je reçois à dîner M., un ancien colocataire.

Je passe du temps, le mercredi matin, avec une association ; cours d’espagnol au lokal l’après-midi.

Jeudi : secrétariat (lettre de motivation de S. et une série de courriers pour Ouagadougou). Une réu m’occupera de 20 heures à minuit. La journée finit à 4 heures du matin pour amener mon coloc V. aux urgences (il s’est taillé avec un couteau).

Et finalement, cet emploi du temps est fastidieux, autant à lire certainement qu’à écrire. Mettons le dans le désordre : je fais la vaisselle, je cuisine, je dors, je participe à la gestion d’une maison de cinq à neuf habitants, j’écris (trop peu : mon travail et ce blog s’en ressentent), je rencontre des gens, je travaille avec eux, j’entretiens des correspondances et j’écrit du courrier, je passe trois heures à la bibliothèque, j’en passe deux à rentrer du bois, je taille le jardin, j’attends le tram, je prends le tram, je fais des courses, j’ai des rendez-vous, je vais voir mon libraire (pas de vente), j’écris un Pense Bête, je dactylographie un texte ironique sur l’écrivain, je lis et corrige des manuscrits qu’on m’envoie, je termine ma lecture de Proust, j’écoute de la musique, je cuisine de la kasha et du fenouil, je prends un bain, on me demande d’écrire sur la danse, je prends le soleil quand il y en a (c’est du moins le cas le dimanche). Voilà ce que je fais de mes journées. Mais Nicolas Page a fait mieux dans ce genre de liste (et dans l’ordre !) dans Je mange un œuf.


samedi 27 décembre 2008

Listes

Faire des listes pour lister ce que j'ai peur d'oublier de faire (aller rendre visite aux Editions de la Fabrique, et à Le Temps qu'il fait, lire Rachid O. et Abdellah Taia) mais que je ne ferai peut-être jamais, faire des listes pour oublier ce que j'y note et ce que je dois faire (lire Mauriac), faire des listes pour faire semblant de croire que le temps ne passe pas, faire des listes surtout pour la liste elle-même et pour m'amuser de ce qui s'y trouve rapproché :

- penser à étendre la lessive.
- dimanche 17h thé chez Ernest et Sonia.
- thé, vin, maïs, céleri, pot-au-feu ?
- croisé P.E. aujourd'hui, par hasard. Mais quel heureux hasard.
- refuser de voir S.
- appeler le proprio.
- écrire un pastiche de Mitsou / s'inspirer du Manuel de la vie parisienne
- Chercher : loisible
> permis. Il vous est loisible de partir quand vous voudrez.
adamantin (Adam pleurant les Lamantins ?) > qui a la dureté et l'éclat du diamant
- écrire un roman années 50.

- bar Le Tolédé fermé de 14 à 16h.
- 148 / 17h18.
- appeler A. pour Paris.
- le jeune homme timide et sanglant

jeudi 25 décembre 2008

Heriberto Aguirre, photographe


Dans la série Sud, le regard de Heriberto Aguirre joue encore une fois avec les apparences, et nos propres idées reçues...




Une image de la série Esperando, du photographe mexicain Heriberto Aguirre Astorga. "En attente" ou "en espérance", les modèles intéressent le photographe en tant qu'individus au moins autant qu'en tant qu'image, falsifiable, représentative et politique.

J'aimerais pouvoir écrire plus et mieux sur le travail de cet ami, mais chaque fois, mon rapport à la photographie me limite : puis-je parler à la place d'un photographe dont je me suis approprié une image ? Oui, si on part du principe qu'il est au moins aussi menteur que l'écrivain. Non, ou bien il faudra en assumer le silence glacial, voire la douleur, me raconte mon expérience personnelle avec les photographes...

lundi 22 décembre 2008

Bibliographie panique

Habiter au bord de la panique # 2

Publication collective du collectif provisoire & Ici-Même (Grenoble), suite à l'évènement Habiter au bord de la panique # 2, Décembre 2008
Magazine 24 X 32 cm, 62 pages, N & B, comportant un CD audio
Commande via Ici-Même [Gr]