vendredi 2 mars 2012
dimanche 6 novembre 2011
Silence
Bien peu d'écrits ces temps-ci, bien peu d'écriture en vérité...
(sait-on laquelle ?) : discute-t-on la raison pour laquelle la foudre est tombée sur cet arbre ?
Y a-t-il quelque chose à distinguer dans ce tourbillon ?
Il faudra attendre, peut-être, le solstice d'hiver pour sentir le retour de l'énergie. Rien ne sert de vouloir accélérer la germination des graines.
Le retour, le tournant.
Résurgence due à la ferveur : retrouver l'énergie.
mardi 18 octobre 2011
17-18 octobre
J'ai envie de dire Reviens.
L'EAU, LE LAC. L'eau qui se rassemble à un moment en lac, sait-elle seulement où elle coule ? Est-elle moins eau, une fois qu'elle a quitté le barrage ? Sans couleur et sans forme, elle n'en n'a pas moins d'odeur sincère, surtout vers le lac : ce vert parfum humide, vague et douceâtre.
J'ai envie de dire Prenons le temps, veux-tu ?
MAIS continuer à respirer ensemble.
J'ai envie de dire Je suis perdu.
Et l'erreur est humaine, il paraît.
J'ai envie d'écrire.
écrire encore à la ligne.
Tracer des lignes, peut-être.
Écrire à partir d'un point, immobile ou nomade, autour duquel le monde bouge.
jeudi 2 juin 2011
Petits mots / D'ailleurs nous sommes d'ici
lundi 2 mai 2011
Rêve
lundi 21 mars 2011
Mail à fondcommun
Caramba, encore raté ! Bon bé c'est trop tard, mais cela correspond bien à ma temporalité.
Je joins donc le texte En ville, fort naïf (trop pour fondcommun) et une série de collages qui pourrait s'appeler :
Il faut citer ses sources : Le Monde - 23 octobre 2009 / Le Postillon n°5 - Avril 2010 / Action n°126-Le journal d'Act up-Paris - Février 2011
Et comme je connais le goût de fondcommun pour les mélanges, les phrases volées et les rumeurs, tiens, je t'ajoute ceci :
1/ Hier on m'a donné la raison du tsunami : les Japonais prient des pierres et des idoles, ils ne sont pas monothéistes. La vague, qui faisait plusieurs mètres chez eux, ne faisait plus que 10 centimètres en Indonésie, parce qu'ils sont musulmans.
2/ En regardant d'un oeil le docu "Volem rien foutre al païs", j'ai entendu ce discours de Sarkozy où il insistait sur la nécessité, pour les Français, de retrouver "le droit de réussir". Il m'a semblé qu'il était mal placé pour en faire un devoir.
1 + 2 = "Dans un autre monde, elle aurait passé sa vie entière à lire. Mais c'est le nouveau monde, le monde libéré - on y fait peu de place au désœuvrement. On a tant risqué, tant perdu ; il y a eu tant de morts."
CQFD. Et je ne cite pas mes sources.
1, 2 et 7.II.11
En ville
Dans les nombreux étages, il y a des hommes et des femmes qui écoutent de la musique, qui travaillent, qui téléphonent, qui prennent soin de quelqu’un, qui fabriquent, qui assemblent, qui expédient, qui cuisinent, qui mangent, qui lisent, qui dorment. Il y a, aux terrasses des cafés, des femmes et des hommes qui lisent le journal, des jeunes gens qui se rapprochent des jeunes filles, des jeunes filles qui se moquent des garçons, deux hommes qui boivent le café côte à côte (l’un remue gentiment le sucre dans la tasse de l’autre). Dans la rue, il y a des femmes qui avancent dans leur vie et qui le montrent, des hommes qui ont raté la leur et qui croient le cacher (ils ont de grosses montres pour faire comme si leur temps était précieux), des vieux qui continuent leur vie (pourquoi le cacher ?), des jeunes gens qui sont désespérés et qui ne peuvent le cacher. En ville, il y a les gens habillés à la mode du moment (parfois, on ne fait pas bien la différence avec les nombreuses images publicitaires qui affichent ce qu’il est normal d’être), il y a ceux à la mode de la saison précédente, et ceux qui ne sont pas du tout à la mode, parce qu’ils s’en foutent, ou parce qu’ils n’en ont pas les moyens (de ceux-là on parle peu souvent, et on les laisse encore moins parler).
Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, qui ne vont pas ou plus travailler, qui ne font pas la queue dans les magasins. Il y a des gens qui passent leur temps à chercher où gagner l’argent qu’il leur faut pour vivre. Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, des gens qui passent leur matinée à faire la queue à la CAF pour quelques centaines de balles – parce qu’ils en ont besoin – et à qui on fait comprendre qu’ils devraient déjà être bien contents, qu’ils s’en sortent plutôt bien sans travailler (qu’importe leurs activités non rémunérées, on les appelle des parasites). Il y a des gens qui ne produisent, ne vendent ni n’achètent rien (ceux-là sont considérés comme inutiles). Il y a des gens qui viennent de partout (ceux-là sont désignés comme étrangers, c’est encore un autre statut vers la marge). De tout ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler
Il y a des gens qui peuvent travailler, des gens qui peuvent se faire soigner, des gens qui ont des droits, des gens qui ont des devoirs. Il y a des gens qui ne viennent pas d’ici qui devront bientôt payer 30 € le droit de se faire soigner – avant même qu’on les soigne. De ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler. Il y a des gens qui se marient, il y a des gens qui font des enfants, on peut même les aider parce qu’ils en ont le droit. Et il y a les gens qui n’en ont pas le droit, ni de se marier, ni de faire des enfants, ou alors c’est illégal (de ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler).