dimanche 6 novembre 2011

Silence


Bien peu d'écrits ces temps-ci, bien peu d'écriture en vérité...

Voilà pourquoi je vous laisse, dans les deux textes suivants, des lambeaux d'une écriture plus personnelle, moins objective (?) voire sans objet...
Peut-être matière à un travail plus approfondi.

Cesser de discuter le bien fondé de telle ou telle loi
(sait-on laquelle ?) : discute-t-on la raison pour laquelle la foudre est tombée sur cet arbre ?
Y a-t-il quelque chose à distinguer dans ce tourbillon ?
Prendre pour exemple, plutôt, auprès du soleil de midi qui éclaire en abondance toute chose, ou sur l'énergie du mouvement, sans à craindre le déclin inéluctable.
Il faudra attendre, peut-être, le solstice d'hiver pour sentir le retour de l'énergie. Rien ne sert de vouloir accélérer la germination des graines.
Laisser aller
Le retour, le tournant.
Il faut retourner en direction résurgence de la source tarie qui était hier un lac.
Résurgence due à la ferveur : retrouver l'énergie.


mardi 18 octobre 2011

17-18 octobre

Complètement désorienté, je perds le nord et le temps qu'il faut. La chouette effraie pourtant toujours dans le même arbre : c'est moi qui ai changé de côté. La hulotte aussi d'ailleurs. Bien plus à gauche il semble.


J'ai envie de dire Reviens.
L'EAU, LE LAC. L'eau qui se rassemble à un moment en lac, sait-elle seulement où elle coule ? Est-elle moins eau, une fois qu'elle a quitté le barrage ? Sans couleur et sans forme, elle n'en n'a pas moins d'odeur sincère, surtout vers le lac : ce vert parfum humide, vague et douceâtre.

J'ai envie de dire Prenons le temps, veux-tu ?

Respirer, il faudrait respirer plus amplement, plus calmement faire entrer et sortir l'air des poumons. Il faudrait danser pour clamer que nous sommes vivants et indomptables, vibrants et capables, et dire qu'on a mal.
Parfois, simplement respirer, comme une bête dans son terrier.
MAIS continuer à respirer ensemble.


J'ai envie de dire Je suis perdu.

Des baguettes, je compte des baguettes, croyant y voir du sens. Je ne sais pas ce que je fais, moi non plus. Que faire ? Rien, à part continuer à respirer.
Et s'apercevoir que je ne me suis pas trompé, quoi qu'on en dise ou pense. C'est une réelle surprise. C'est fou. Ce n'est qu'en comptant que je me trompe (quelle prétention !).
MAIS REGARDER L'EAU EST INSONDABLE : IL PARAÎT QU'IL FAUT S'Y MOUILLER.
Et l'erreur est humaine, il paraît.

Des fois, je préfèrerais garder des personnes comme amies sans faire quoi que ce soit avec elles. Comme si cet état d'immobilité ensemble était tenable.


J'ai envie d'écrire.
écrire encore à la ligne.
Tracer des lignes, peut-être.
Écrire à partir d'un point, immobile ou nomade, autour duquel le monde bouge.

jeudi 2 juin 2011

Petits mots / D'ailleurs nous sommes d'ici

J'aime les petites phrases, les slogans militants quand ils sont créatifs... et ces derniers temps, ils le sont. Ils questionnent autant le réalité, l'actualité, que le langage lui-même.
Après NOUS AVONS BESOIN DE LIEUX POUR HABITER LE MONDE (Coordination des Intermittents et Précaires d'Ile de France, et d'ailleurs utilisé aussi pour le Communiqué du Collectif des Tunisiens de Lampedusa) :

lundi 2 mai 2011

Rêve

frhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eythfrhzrthzrjhzrtvnjethng,e,tynjetyjnezyjnhezntyzetyjztyythjzyhe rth etrh eyth eyth eyth eyth

lundi 21 mars 2011

Mail à fondcommun

Caramba, encore raté ! Bon bé c'est trop tard, mais cela correspond bien à ma temporalité.
Je joins donc le texte En ville, fort naïf (trop pour fondcommun) et une série de collages qui pourrait s'appeler :
Il faut citer ses sources : Le Monde - 23 octobre 2009 / Le Postillon n°5 - Avril 2010 / Action n°126-Le journal d'Act up-Paris - Février 2011

Et comme je connais le goût de fondcommun pour les mélanges, les phrases volées et les rumeurs, tiens, je t'ajoute ceci :

1/ Hier on m'a donné la raison du tsunami : les Japonais prient des pierres et des idoles, ils ne sont pas monothéistes. La vague, qui faisait plusieurs mètres chez eux, ne faisait plus que 10 centimètres en Indonésie, parce qu'ils sont musulmans.
2/ En regardant d'un oeil le docu "Volem rien foutre al païs", j'ai entendu ce discours de Sarkozy où il insistait sur la nécessité, pour les Français, de retrouver "le droit de réussir". Il m'a semblé qu'il était mal placé pour en faire un devoir.
1 + 2 = "Dans un autre monde, elle aurait passé sa vie entière à lire. Mais c'est le nouveau monde, le monde libéré - on y fait peu de place au désœuvrement. On a tant risqué, tant perdu ; il y a eu tant de morts."
CQFD. Et je ne cite pas mes sources.

1, 2 et 7.II.11




Puisqu'il faut citer ses sources : Action n° 26, journal d'Act Up-Paris, Février 2011 - 2 ) Le Postillon, Grenoble, n°5, avril 2010 -3) Le Monde, 23 octobre 2009

En ville

En ville, il y a des gens qui viennent de partout, il y a des parterres de tulipes, il y a des librairies pleines de livres et des choses à lire sur les murs (ici ou là, il y a des gens qui se réunissent pour discuter, réfléchir, s’organiser), il y a les gens qui se réveillent tôt pour aller travailler et il y a les gens qui vont au travail plus tard. Il y a des enfants qui vont à l’école, il y a des fontaines, il y a de grandes places où des gens se promènent (on y vend des ballons, des glaces, des beignets). Il y a beaucoup de lumière, des néons, des enseignes, des lanternes, même la nuit tout est éclairé. Il y a même des salles obscures où des gens se rassemblent pour regarder de la lumière projetée. Il y a des vitrines pleines de produits divers et variés : les épiceries sont pleines, les fruits à profusion en montagnes bien rangées, et des manteaux, des chaussures en beau cuir, des meubles de tout style, de la vaisselle ronde ou carrée, des images monochromes ou colorées, des fleurs en toute saison. Il y a des rendez-vous, il y a des affaires à gérer, il y a des choses à discuter, il y a des choses à faire et on dit que c’est très important. Il y a des conférences, il y a des soirées de soutien, il y a des spectacles.
Dans les nombreux étages, il y a des hommes et des femmes qui écoutent de la musique, qui travaillent, qui téléphonent, qui prennent soin de quelqu’un, qui fabriquent, qui assemblent, qui expédient, qui cuisinent, qui mangent, qui lisent, qui dorment. Il y a, aux terrasses des cafés, des femmes et des hommes qui lisent le journal, des jeunes gens qui se rapprochent des jeunes filles, des jeunes filles qui se moquent des garçons, deux hommes qui boivent le café côte à côte (l’un remue gentiment le sucre dans la tasse de l’autre). Dans la rue, il y a des femmes qui avancent dans leur vie et qui le montrent, des hommes qui ont raté la leur et qui croient le cacher (ils ont de grosses montres pour faire comme si leur temps était précieux), des vieux qui continuent leur vie (pourquoi le cacher ?), des jeunes gens qui sont désespérés et qui ne peuvent le cacher. En ville, il y a les gens habillés à la mode du moment (parfois, on ne fait pas bien la différence avec les nombreuses images publicitaires qui affichent ce qu’il est normal d’être), il y a ceux à la mode de la saison précédente, et ceux qui ne sont pas du tout à la mode, parce qu’ils s’en foutent, ou parce qu’ils n’en ont pas les moyens (de ceux-là on parle peu souvent, et on les laisse encore moins parler).
Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, qui ne vont pas ou plus travailler, qui ne font pas la queue dans les magasins. Il y a des gens qui passent leur temps à chercher où gagner l’argent qu’il leur faut pour vivre. Il y a des gens qui ne s’assoient pas dans les cafés, des gens qui passent leur matinée à faire la queue à la CAF pour quelques centaines de balles – parce qu’ils en ont besoin – et à qui on fait comprendre qu’ils devraient déjà être bien contents, qu’ils s’en sortent plutôt bien sans travailler (qu’importe leurs activités non rémunérées, on les appelle des parasites). Il y a des gens qui ne produisent, ne vendent ni n’achètent rien (ceux-là sont considérés comme inutiles). Il y a des gens qui viennent de partout (ceux-là sont désignés comme étrangers, c’est encore un autre statut vers la marge). De tout ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler
Il y a des gens qui peuvent travailler, des gens qui peuvent se faire soigner, des gens qui ont des droits, des gens qui ont des devoirs. Il y a des gens qui ne viennent pas d’ici qui devront bientôt payer 30 € le droit de se faire soigner – avant même qu’on les soigne. De ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler. Il y a des gens qui se marient, il y a des gens qui font des enfants, on peut même les aider parce qu’ils en ont le droit. Et il y a les gens qui n’en ont pas le droit, ni de se marier, ni de faire des enfants, ou alors c’est illégal (de ceux-là on parle peu, et on les laisse encore moins parler).







mardi 1 mars 2011

mardi 8 février 2011

Habiter

« Voilà ce qu’on désire : habiter au sein des vagues
Et n’avoir pas d’attaches dans le temps. »

Ces deux vers de Rilke me font réfléchir que mes difficultés à élire un lieu traduisent mon angoisse face à la mécanique inéluctable du temps qui passe.
Xavier Bazot, Où habiter ? Où écrire ? in remue.net