samedi 24 janvier 2009

Emploi du temps

On me demande ce que je fais de mes journées ! Outre que je suis comme tout le monde (je vis, je travaille, je m’occupe), il est bien difficile de répondre précisément à la question et je préfère donner mes activités sur une semaine.

Couché vers minuit (je préfère préparer ma journée la veille) ou pas avant, je me réveille vers 8 heures. Le petit-déjeuner est primordial : thé (vert ou noir, mais une grande tasse), tartines de confiture ou bouillie de tapioca. Ensuite, la journée peut commencer.

Le lundi, elle commence chez l’imprimeur, j’en ressors avec plusieurs manuscrits (ou tapuscrits ?) qu’on m’a envoyé (compilés la veille) et qui vont m’occuper la journée (une saynète, un recueil de poésie, une nouvelle, un manifeste poétique).

Le mardi : aller-retour à Lyon pour voir mon amie japonaise qui y passe quelques jours de vacances. Le train (dans les collines enneigées !) me permet de lire le manuscrit de poèmes, dont le ton est assez ironique. La journée est claire et ensoleillée. Le soir, je reçois à dîner M., un ancien colocataire.

Je passe du temps, le mercredi matin, avec une association ; cours d’espagnol au lokal l’après-midi.

Jeudi : secrétariat (lettre de motivation de S. et une série de courriers pour Ouagadougou). Une réu m’occupera de 20 heures à minuit. La journée finit à 4 heures du matin pour amener mon coloc V. aux urgences (il s’est taillé avec un couteau).

Et finalement, cet emploi du temps est fastidieux, autant à lire certainement qu’à écrire. Mettons le dans le désordre : je fais la vaisselle, je cuisine, je dors, je participe à la gestion d’une maison de cinq à neuf habitants, j’écris (trop peu : mon travail et ce blog s’en ressentent), je rencontre des gens, je travaille avec eux, j’entretiens des correspondances et j’écrit du courrier, je passe trois heures à la bibliothèque, j’en passe deux à rentrer du bois, je taille le jardin, j’attends le tram, je prends le tram, je fais des courses, j’ai des rendez-vous, je vais voir mon libraire (pas de vente), j’écris un Pense Bête, je dactylographie un texte ironique sur l’écrivain, je lis et corrige des manuscrits qu’on m’envoie, je termine ma lecture de Proust, j’écoute de la musique, je cuisine de la kasha et du fenouil, je prends un bain, on me demande d’écrire sur la danse, je prends le soleil quand il y en a (c’est du moins le cas le dimanche). Voilà ce que je fais de mes journées. Mais Nicolas Page a fait mieux dans ce genre de liste (et dans l’ordre !) dans Je mange un œuf.


samedi 27 décembre 2008

Listes

Faire des listes pour lister ce que j'ai peur d'oublier de faire (aller rendre visite aux Editions de la Fabrique, et à Le Temps qu'il fait, lire Rachid O. et Abdellah Taia) mais que je ne ferai peut-être jamais, faire des listes pour oublier ce que j'y note et ce que je dois faire (lire Mauriac), faire des listes pour faire semblant de croire que le temps ne passe pas, faire des listes surtout pour la liste elle-même et pour m'amuser de ce qui s'y trouve rapproché :

- penser à étendre la lessive.
- dimanche 17h thé chez Ernest et Sonia.
- thé, vin, maïs, céleri, pot-au-feu ?
- croisé P.E. aujourd'hui, par hasard. Mais quel heureux hasard.
- refuser de voir S.
- appeler le proprio.
- écrire un pastiche de Mitsou / s'inspirer du Manuel de la vie parisienne
- Chercher : loisible
> permis. Il vous est loisible de partir quand vous voudrez.
adamantin (Adam pleurant les Lamantins ?) > qui a la dureté et l'éclat du diamant
- écrire un roman années 50.

- bar Le Tolédé fermé de 14 à 16h.
- 148 / 17h18.
- appeler A. pour Paris.
- le jeune homme timide et sanglant

jeudi 25 décembre 2008

Heriberto Aguirre, photographe


Dans la série Sud, le regard de Heriberto Aguirre joue encore une fois avec les apparences, et nos propres idées reçues...




Une image de la série Esperando, du photographe mexicain Heriberto Aguirre Astorga. "En attente" ou "en espérance", les modèles intéressent le photographe en tant qu'individus au moins autant qu'en tant qu'image, falsifiable, représentative et politique.

J'aimerais pouvoir écrire plus et mieux sur le travail de cet ami, mais chaque fois, mon rapport à la photographie me limite : puis-je parler à la place d'un photographe dont je me suis approprié une image ? Oui, si on part du principe qu'il est au moins aussi menteur que l'écrivain. Non, ou bien il faudra en assumer le silence glacial, voire la douleur, me raconte mon expérience personnelle avec les photographes...

lundi 22 décembre 2008

Bibliographie panique

Habiter au bord de la panique # 2

Publication collective du collectif provisoire & Ici-Même (Grenoble), suite à l'évènement Habiter au bord de la panique # 2, Décembre 2008
Magazine 24 X 32 cm, 62 pages, N & B, comportant un CD audio
Commande via Ici-Même [Gr]

mardi 11 novembre 2008

Chef d'oeuvre

Personne ne comprend ce que je fais.
Moi non plus, mais je sais que c'est un chef d'oeuvre.

10 ans : assassinat du journaliste Norbert Zongo



signer la pétition

mercredi 8 octobre 2008

Bibliographie - 5

Instantanés
D'Alexis Garandeau
Livret 16 pages, couverture quadri sur Rives tradition, 4 euros (prix public) à paraître le 9 octobre 2008, aux éditions La Pierre qui Roule, est disponible au Square-Librairie de l'Université à Grenoble (rayon photographie), après avoir été en consultation à l'Hypermédiathèque "Habiter au bord de la panique", au Théâtre 145 à Grenoble.
Il peut être commandé à l'adresse suivante : lapierre.quiroule@yahoo.fr
ou dans votre librairie préférée (ISBN : 978-2-9533211-0-4)

Il est aussi disponible à la vente à la Librairie Bonnes Nouvelles, rue Dominique-Villars à Grenoble, ainsi quà la Librairie du Magasin-Centre National d'Art Contemporain de Grenoble.




HABITER AU BORD DE LA PANIQUE

Je participe à "Habiter au bord de la panique", cet évènement organisé à Grenoble par Ici Même et le collectif provisoire :

La panique peut-elle être un sentiment diffus, comme si le sol bougeait sous nos pieds ? Ne sommes-nous pas astreints à être perpétuellement mobiles, confrontés à un « nomadisme » et une précarité durables ? Parfois, il est urgent de savoir s’arrêter, de choisir le rythme de la marche. À l’heure de la « société du risque » nous sommes sommés – en tant qu’artistes – de définir et d’assurer à tout moment un « retour sur investissement ». Nous avons pourtant décidé d’ignorer les formatages du spectacle et de réunir ce collectif pour un processus plutôt qu’une forme, un champ d’expériences comprenant l’indéterminé et l’improvisation comme outils. Ces expériences inviteront à modifier notre perception de l’environnement, nos schémas de représentation, au risque de la perte des repères.

Ceci n’est pas un festival, mais au moins un « moment de visibilité ». Durant six jours, donner à voir des expériences d’artistes, d’architectes, d’écrivains, de musiciens, de danseurs... Croiser des trajectoires urbaines, dont certaines ont commencé il y a longtemps, ailleurs, dont beaucoup se prolongeront encore, après...

Habiter au bord de la panique #2 convoque la ville, le quotidien, les usages et relations sociales comme terrain d’expériences indisciplinées, inquiètes, brouillées.

Voir le site d'Ici Même Grenoble


Je participe, entre autre, à l'action proposée par louise catherine drève : Reprendre le fil. J'en reparlerai.

Juste une restitution, comme ça, en espérant que cela soit une restitution juste :

Habiter au bord de la panique, c’est habiter au coeur de la vie. Je me rends compte grâce à vous que cela fait dix ans que pour moi j’habite dans la panique, et que cela se gère, dans l’urgence certes mais cela se gère, et que c’est surtout les autres que cela panique. Cela les panique parce que peut-être ils se demandent comment je fais, comment je gèrerais ça, eux, comment ils pourraient ne pas gérer, comment les fait que je vive tout ça les panique dans leur vie à aux bien rangées et tranquilles.

Je ne sais pas si je peux vous initier à la panique. Je crois que je ne veux pas. Je crois que la panique, on la vit directement mais l’apprendre c’est impossible je ne sais pas.

dimanche 5 octobre 2008

Évocation proustienne

Cet après-midi d’octobre, au soleil bien chauffant et au parfum d’herbe coupée dans le parc, donne un moment la sensation des premiers jours de printemps, où la douceur solaire est telle qu’on peut se découvrir pour y goûter un plaisir de renaissance, alors même que la réalité de l’automne devrait nous obliger à rentrer en soi et préparer effectivement des jours meilleurs.
Mais cette journée d’octobre au masque printanier est très vite obscurcie par un gros nuage gris pommelé, dont la beauté dans un ciel violet finit en tempête pluvieuse et glacée.
Car, en effet, nombreuses dans la vie sont les apparences trompeuses, les espoirs effondrés, les vaines joies bientôt sabrées par un coup de gel précoce.
Ainsi, alors que je croyais travailler à un projet de livre, et dans l’espérance de voir bientôt publié cet ouvrage, très beau, auquel j’aurais collaboré, je ne voyais pas – pas plus que je ne le comprends encore aujourd’hui – le lent mais sûr obscurcissement de la lumière, cet
entre chien et loup que je continue de vivre et qui fait peut-être déjà partie de ce texte crépusculaire, que d’aucun juge sulfureux, et cramoisi comme un rideau de maison close.

jeudi 2 octobre 2008