J’expérimente, sur tissu, des formes de palimpsestes, sortes de «mises en page » de superposition de mots, écrits au crayon, au feutre, et brodés.
Et la broderie demande une temporalité bien différente de l’écriture, puisque le mot est écrit pour être brodé. Le trait du crayon ou le contour de la lettre seront rehaussés d’un point de fil.
Le geste de broder et le temps que cela induit permettent de se libérer des contingences, d’apaiser les tensions, de prendre patience, de laisser libre cours à ses pensées. Sur le quotidien. Sur la vie. Sur les mots que je brode.
Ce travail d’aiguille me conduit à une réflexion sur les femmes, puisque cette activité leur est traditionnellement dévolue. Il me plaît de prendre le contre pied de ce préjugé, de revendiquer mon droit à coudre et broder (comme un acte politique ?). En tous cas j’ai l’impression, bien modeste, de montrer du doigt certaines questions sexistes. Je me demande parfois si la défense de ces activités aux hommes ne tient pas à l’espace de liberté et de créativité qu’y trouvent les femmes. Tout comme les hommes qui défendent jalousement leur atelier de bricolage et tiennent à faire croire à leur épouse qu’elles « ne sauraient même pas planter un clou ». Mais cela est bien naïf et réducteur. S. m’a rappelé les exigences productives de ces activités sexuées.
Le processus de l’écriture brodée ouvre à une autre écriture, puisque l’inspiration, entravée par un geste répétitif, est à la fois ralentie et rythmée.
Et la broderie demande une temporalité bien différente de l’écriture, puisque le mot est écrit pour être brodé. Le trait du crayon ou le contour de la lettre seront rehaussés d’un point de fil.
Le geste de broder et le temps que cela induit permettent de se libérer des contingences, d’apaiser les tensions, de prendre patience, de laisser libre cours à ses pensées. Sur le quotidien. Sur la vie. Sur les mots que je brode.
Ce travail d’aiguille me conduit à une réflexion sur les femmes, puisque cette activité leur est traditionnellement dévolue. Il me plaît de prendre le contre pied de ce préjugé, de revendiquer mon droit à coudre et broder (comme un acte politique ?). En tous cas j’ai l’impression, bien modeste, de montrer du doigt certaines questions sexistes. Je me demande parfois si la défense de ces activités aux hommes ne tient pas à l’espace de liberté et de créativité qu’y trouvent les femmes. Tout comme les hommes qui défendent jalousement leur atelier de bricolage et tiennent à faire croire à leur épouse qu’elles « ne sauraient même pas planter un clou ». Mais cela est bien naïf et réducteur. S. m’a rappelé les exigences productives de ces activités sexuées.
Le processus de l’écriture brodée ouvre à une autre écriture, puisque l’inspiration, entravée par un geste répétitif, est à la fois ralentie et rythmée.
Ce travail "plastique", de même que la série des peintures Comme une sorte de journal intime, je ne le vois pas en rupture, mais bien dans la continuité de mon écriture. Et je commence à comprendre que mon écriture est couture, parfois apparentes, ou comme un patchwork : je sais, moi, que cette pièce de tissu vient d'un foulard de soie, tel autre d'un vieux pantalon, ceux-ci d'une robe de jardin et d'une chemise à manches longues, et celui-là, oui, le bleu, était à l'origine un boubou de basin riche cousu à Bamako.
1 commentaire:
"Ton écriture est couture", j'aime beaucoup ça. Un texte est toujours intimement lié à la notion de couture.
Je ne peux m'empêcher de penser que "texte" et "tissu" ont la même origine dans notre langue...cela occasionne de riches parentés.
Montages, tissages, tressages, reprisages, trame, patron, broderie...
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